Rapport d’orientation UDAP 2016-2017
Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s collègues,
Un mot d’abord de l’évolution de la société française
- une inquiétude croissante pour notre modèle social ; la France c’est 1% de la population mondiale, 4% du PIB et 15% des dépenses sociales
- un endettement public record (vers 100% du PIB)
- une perte de compétitivité, qui se matérialise par une balance commerciale durablement déficitaire
- un individualisme exacerbé
- l’argent-Roi qui résout en apparence tous les problèmes
- une infidélité croissance … à son entreprise, ses fournisseurs, ses groupes affinitaires, son conjoint, etc
- une insécurité de l’emploi qui persévère
- un glissement sournois pour les cadres d’un travail épanouissant à un travail aliénant
- la montée des crispations et de l’intolérance, le repli sur soi … que les événements tragiques de novembre 2015 n’ont fait qu’amplifier
La situation ne s’est pas significativement améliorée depuis 1 an mais nous devons rester confiants en l’avenir car notre pays c’est aussi d’innombrables atouts à valoriser :
- Une démographie toujours prometteuse
- une natalité des plus élevées d’Europe ~2 enfants/femme pour 1,4 pour Allemagne, Italie, Espagne
- +10 millions entre 1981 et 2011 : 1° pays européen en 2060 selon les projections actuelles
- Une place géostratégique unique
- 1,1 M km² de superficie (dont 552 km² métropolitain) mais 11 M km² de zone économique maritime exclusive (juste après les USA) : ainsi le soleil ne se couche jamais sur la France
- Des institutions fortes
- Une armée crédible (1 porte-avion, +200 avions de combat, +250 chars, 4 sous-marins nucléaires, + 250 têtes nucléaires)
- Des infrastructures de haut-niveau : crèches, écoles, hôpitaux, réseau de transports ferroviaire (30.000 km dont 2.000 de TGV), autoroutier (11.000 km), aérien (78 aéroports) et maritime (Marseille 4° et Le Havre 6° / Europe)
- Une agriculture de haut niveau avec 19% de la production européenne (Allemagne 13%, Italie 12%)
- Des entreprises leaders mondiaux dans l’industrie et les services
- Finance et assurances : BNP Paribas, Axa
- Défense : DCNS, Thales, EADS, Dassault, Safran, avec de nombreux contrats d’envergure gagnés en 2016
- Utilties & Energie : Véloia, EDF, Engie, Total
- Agro-alimentaire : Danone, Pernod-Ricard, Lactalis
- Distribution : Casino, Carrefour, Auchan
- Pharmacie : Sanofi, BioMérieux,
- Luxe : LVMH, Hermes, Kering
- Nouvelles technologies : Cap gemini, Atos, Gemalto, OVH, Dassault Systems
- Et toute une miriade de PME innovantes et très entreprenantes
- Des talents
- 58 prix Nobel (dont 2 nouveaux en 2014 !), 1° en littérature, 3° en économie, 4° en médecine et chimie, …
- 12 médailles Fields (dont 1 de plus en 2016 !), 2nde après les USA
- 3 écoles de commerce dans le top 10 européen
- 3 universités dans le top 10 de Shanghai en mathématiques
- Une qualité de vie exceptionnelle :
- 1° destination touristique du Monde en 2014
- Paris : 1° ville touristique du Monde
- 500 écrans de cinéma, 7.000 musées et 50.000 représentations théâtrales par an
- Une langue parlée par 200 millions de personnes dans le Monde (dont ~100 M en Afrique), officielle dans 75 états à 700 millions en 2050
- Une capacité d’innovation sous-estimée, incarnée notamment par la French tech
- #1 en Europe en capital-investissement
- 2° délégation européenne au CES 2016 de Las Vegas, après les USA
- Plusieurs licornes (start-up au Nasdaq à +1Md$) : Blablacar, Critéo, …
Si en préambule, j’ai souhaité faire cette large revue socio-économique, c’est que je considère que notre rôle en tant que syndicat national s’inscrit dans un grand tout. Et qui si notre objet social se limite aux directeurs – et c’est déjà important que l’UDAP existe pour ça – nous avons également la responsabilité de faire vivre la République.
Faire vivre le dialogue social …
Ainsi, dans notre monde de contraintes, une vision de la société dont la voix qui n’est pas portée est appelée à disparaitre. A notre façon, du haut de nos petits moyens mais armés de la pertinence et de la justesse de notre action.
L’UDAP est LE Syndicat des cadres de direction de l’assurance et de la protection sociale. Cette spécificité et sa pérennité en font un objet rare.
Un mot de nos adhérents, les directeurs :
- exercent le pouvoir par délégation … mais ne sont pas le pouvoir (cf. Procès fait aux cadres dans les années 70 par les organisations syndicales rouges)
- un très fort engagement attendu de l’entreprise, parfois sans limite
- une grande solitude face à ses responsabilités … et ses difficultés
- et une crise schizophrénique quand on se retrouve en conflit avec son entreprise
Pour nous, directeurs de la profession de l’assurance et de la protection sociale, notre programme pour 2016-2017 s’annonce chargé. Nos métiers évoluent. Notre environnement évolue. Nos responsabilités évoluent. Entrée en vigueur de Solvabilité 2, avec notamment la création des fonctions clés et la double obligation pour les directeurs concernés entre « devoir d’alerte » (Solvency 2) et « devoir de loyauté » (contrat de travail), que nous suivrons comme le lait sur le feu. Entrée en vigueur de l’ANI 2013 avec la généralisation de la complémentaire santé à tous les salariés. Toujours en Santé, du contrat « responsable » et bientôt du tiers-payant généralisé. En attendant les contrats santé pour les retraités aux tarifs encadrés, comme à la belle époque. Montée en puissance de la loi Hamon. Immiscions du digital dans tous les aspects de nos métiers avec une pression croissante sur la productivité et l’emploi. Rare sont les acteurs qui seront épargnés.
Par-delà ces évolutions, notre ambition reste inchangée : que les directeurs aient les conditions matérielles et morales d’exercices de leurs responsabilités. Et ne nous y trompons pas, avec la tendance à l’alignement par le bas, le plus dur est à venir.
Je rappelle nos missions à l’UDAP :
- représenter cette population (nos adhérents) auprès des organisations professionnelles : FFA, AGIRC-ARRCO-CTIP, FNMF et des pouvoirs publics
- favoriser l’existence et animer un réseau de relation et d’échange entre directeurs de la profession
- être les garants d’une éthique professionnelle et personnelle, l’assurance étant un métier soumis à de multiples tentations : investissements hasardeux, prise de risques excessifs, addiction au ROE, …
- assister et accompagner les directeurs en conflit avec leur entreprise
- enfin, promouvoir et porter haut les valeurs de la CFE-CGC :
- respect de l’Humain
- solidarité
- égalité des chances
- promotion au mérite
Nous sommes reconnus, mais c’est un combat permanent.
Je veux exprimer ici ma reconnaissance aux membres du conseil UDAP aujourd’hui. Nous leur en sommes reconnaissants.
Quels objectifs nous fixer pour cette année 2016-2017 à venir ?
Positionnement.
- Positionner l’UDAP comme un interlocuteur incontournable au sein de la profession à notre soirée-débat 2016 (probablement cette année sur le thème du Handicap, dans ses dimensions sociétale, managériale et assurancielle)
- Développer les partenariats avec les autres organisations qui agissent dans notre environnement : IA, ADOM, IFACI, …
- Accentuer notre contribution, et influence, au sein de la fédération assurance et de la confédération (+ de liens + de ponts + de projets communs)
- Développer les liens avec les autres fédérations de la CFE-CGC
Communication et notoriété.
- Renforcer notre notoriété dans la presse professionnelle à des prises de position et des communiqués de presse plus nombreux
- Renforcer notre visibilité à un site internet ou blog
Développement.
- Augmenter le nombre de nos adhérents sur le périmètre historique des compagnies, mutuelles d’assurance et GPS pour atteindre à 3 ans un taux de représentativité > moyenne nationale du secteur privé
- Nous développer sur nos nouveaux espaces – la mutualité et le courtage – dans la perspective, un jour prochain, d’aborder la Banque
- Entreprendre une campagne de sensibilisation auprès des dirigeants des organismes d’assurance quant à l’utilité de l’UDAP
Services aux adhérents.
- Une réflexion sur l’allongement des carrières et aux voies d’évolution professionnelle des cadres de directions pour leurs 10 dernières années d’activité. Nous faisons en effet le constat qu’en dépit de leur cursus et toute cette expérience accumulée qui pourrait bénéficier aux entreprises,
trop nombreux sont les directeurs qui, après 55 ans, sont marginalisés. Quel gâchis pour la profession ! Sans compter les plans de mise en retraite anticipée qui font porter les conséquences financières par la collectivité.
- Une réflexion sur l’évolution de la commission des bons offices, partant des constats issus de notre expérience (essoufflement côté patronal, présence croissante d’avocats dès le début des tensions, montée en puissance des procédures de séparation amiable) et de l’opportunité que constituerait la création de la FFA.
Mais tout ne se fera pas d’un coup de baguette magique !
Lors du prochain conseil, nous établirons un plan de travail où les tâches à accomplir seront réparties entre les membres. Chacun pourra ainsi développer son plan d’action au plus grand bénéfice de l’organisation et de ses membres.
En mot de conclusion, je tiens ici remercier tous les membres du conseil, à ceux qui nous rejoignent comme à ceux qui renouvellent leur engagement, qui de leur propre volonté, consacrent de leur temps personnel à l’UDAP, sans en attendre en retour ni rémunération ni honneurs, si ce n’est la satisfaction personnelle d’avoir donné et d’avoir œuvré à rendre notre société un peu meilleure.
Djamel Souami
Président