Bonne année 2020

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Chères adhérentes, Chers adhérents,

En ce début d’année 2020, j’ai le plaisir et le privilège de vous souhaiter, au nom du Conseil de l’UDAP, une excellente année, pour vous-même et pour tous ceux qui vous sont chers.

Un vent de défiance souffle toujours sur notre pays. Après l’épisode de gilets jaunes, qui nous aura coûté ~17 Md€ en diverses mesures fiscales et sociales, le projet de réforme des retraites aura animé les repas de famille de ce Noël 2019. Combien cette réforme coûtera-elle au pays ? Quand on voit les concessions financières faites ici et là par le gouvernement les derniers jours de 2019, il y a matière à s’inquiéter. Les forces de sécurité garderont un régime spécial, les routiers, les salariés de l’Opéra de Paris et les pilotes de ligne également. Les enseignants seront augmentés pour maintenir leurs niveaux de retraites (pour quand elle sera calculée sur l’ensemble de leur carrière !?), les hospitaliers devraient l’être aussi, en attendant que les autres agents de la fonction publique suivent, il n’y a pas de raison …

Tout ça pour ça ? On croit marcher sur la tête.

A ce stade, je ressens le besoin de rappeler que l’UDAP est apolitique. Notre action est strictement syndicale. Nous sommes nés il y a plus de 60 ans au sein de la CGC, dont on rappelle qu’elle fut créée par des cadres supérieurs en 1944. Et que dès 1947, la CGC, la CFTC et le CNPF créaient le « régime complémentaire de retraite des cadres » (AGIRC), fonctionnant aussi sur le principe de la répartition mais « par points ».

Pour la CFE-CGC, ce n’est donc pas le passage d’annuités en points qui nous interpelle mais de nombreux sujets d’achoppement, pas forcément visibles du grand public, mais structurants pour notre protection sociale.

Pour illustrer mes propos, je vais en pointer 3 sur le seul cas du plafonnement du nouveau régime à 3 Plafonds Sécurité Sociale(PSS) soit 121 k€ annuel brut (pour rappel, aujourd’hui le régime AGIRC-ARRCO couvre les salaires jusqu’à 8 PSS). J’évoquais d’ailleurs déjà le sujet dans le Rapport d’orientation UDAP 2019 – 2020.

  • Est-on bien certain que les engagements « capitalisés », c’est-à-dire le nombre de points constitués, pour les tranches allant de 3 à 8 PSS seront honorés, alors qu’on aura stoppé les cotisations ? (estimations actualisées ~70 Md€). Et comment le gouvernement va-t-il expliquer que l’on va servir des retraites calculées jusqu’à 8 PSS aux « riches » (dixit le PM) alors qu’ils ne cotisent plus au-delà de 3 PSS ? Sera-t-il tenté de « raboter » ces droits acquis ? Les 300.000 « riches » concernés, qui n’ont pas de pouvoir de nuisance, ne feront pas pleurer dans les chaumières.
  • Pour les tranches de salaire dépassant ce seuil, les contributions salariales et patronales prenant fin, chacune des parties va dégager des capacités financières (estimations ~4,8 Md€/an). Les salariés concernés comprendront vite qu’ils ont intérêt à souscrire un produit d’épargne retraite avec les sommes ainsi libérées. Mais les entreprises abonderont-elles cette épargne ? Serait-ce seulement socialement acceptable ? En cette période égalitariste, j’en doute.
  • Enfin une contribution « de solidarité » de 2,81 % sera prélevé sur les tranches au-delà du seuil de 3 PSS. Ces contributions ne générant pas de droit, soit c’est une nouvelle taxe sur les « riches », une de plus dirai-je, soit la formule « un euro cotisé rapportera les mêmes droits » est une promesse de dupes.

Pardon pour ce développement un peu long et technique. Il n’a qu’une vocation ; faire comprendre que la réforme des retraites voulue par le gouvernement est tout sauf une dialectique à 2 termes. On ne peut la simplifier à « être pour » ou « être contre ». M’adressant à des cadres dirigeants, je tenais à vous faire toucher du doigt la dimension sociétale et durable de ce qui se joue sous nos yeux, au-delà des manœuvres politiciennes tactiques (normales dans ce type de réforme) et des emballements médiatiques, où une actualité chasse l’autre.

A l’UDAP, l’année 2019 aura été un très bon cru. L’enquête sur les conditions d’exercice des responsabilités des cadres dirigeants, que nous avons réalisée avec BVA, aura été riche d’enseignements (les résultats sont en ligne sur le site). Le lancement du Grand Prix DRH Stratège en est une suite logique ; l’accueil qu’il reçoit dans les entreprises est très encouragent. Réservez votre soirée du 21 avril 2020 pour la remise des prix de cette 1° édition. Notre soirée-débat 2019 n’aura pas été en reste. Ça va devenir dur de faire mieux chaque année ! Nous nous y efforcerons.

Nous, cadres dirigeants, élites économiques, avons le devoir d’œuvrer à l’innovation sociale et au progrès. A la liberté des personnes et à l’égalité des droits. Le devoir d’œuvrer à une société plus juste, plus solidaire et plus inclusive. Mais une société qui reconnaît aussi les engagements des uns et des autres à leur juste valeur, hors toute tentation égalitariste.

Je vous invite donc à développer et à utiliser votre esprit critique tout au long de cette année 2020. Une année que je vous souhaite épanouissante et heureuse.

A l’UDAP, nous continuerons à œuvrer à notre juste place, dans l’éthique et les valeurs de la CFE-CGC, à porter la voix des cadres dirigeants de l’assurance et de la protection sociale sur les sujets d’actualité partout où elle doit l’être, à vous accompagner dans vos évolutions professionnelles, à créer les conditions de rencontre entre dirigeants et à faire vivre le débat républicain pour que l’Homme reste au cœur de toutes les préoccupations.

Si nous sommes à votre disposition, nous sommes également à votre écoute. Alors, n’hésitez pas à nous faire part de vos idées, interrogations, sujets de préoccupation, ou simplement vos réflexions sur l’évolution du métier de Dirigeant.

Très sincèrement

Djamel SOUAMI
Président

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